Nommé conseiller sportif de l’Olympique de Marseille le 30 novembre 2023, Medhi Benatia a pris des mesures pour aider à restructurer le club, qu’il décrit comme ayant été « gangréné par les intérêts personnels de certains en interne ».
Lors d’un entretien avec La Provence, Medhi Benatia se lâché ! Le futur directeur sportif de l’OM a expliqué que son rôle consistait à remettre de l’ordre dans le fonctionnement du club, afin d’éliminer les pratiques nuisibles qui nuisaient à son développement. Benatia, fort de son expérience et de son franc-parler, a souligné l’importance de créer un environnement plus sain, où la priorité serait donnée à l’intérêt collectif du club plutôt qu’aux intérêts individuels.
« Dans ce club, quand tu fais un pas en avant, tu en fais deux en arrière »
«Si je le fais, c’est que j’aime faire les choses qui me plaisent, et que je sens que ça vaut le coup d’y laisser du temps et la santé. Mais dans ce club, quand tu fais un pas en avant, tu en fais deux en arrière. Ce n’est jamais simple, spécialement ici (il montre les locaux), dans le bâtiment administratif. Je n’y viens d’ailleurs jamais. Mon rôle est sportif. Je veux bien me prendre la tête avec un coach, me disputer avec un analyste vidéo ou un joueur, mais je n’ai pas envie de travailler avec des gens malsains, comme il y en a dans beaucoup de clubs de foot. Ça se passe partout, mais ici peut-être un peu plus qu’ailleurs. Ça, je ne peux pas. Personne n’en parle en principe, mais moi je vous le dis car je n’en ai rien à cirer. Vous voyez ? Quand je dis que Pablo sait ce qu’il va trouver en venant me chercher, c’est que tu ne peux pas me dire de rester dans une case, ce n’est pas possible. Personne n’y est arrivé.»
« Peut-être que je ne gagnerai rien avec l’OM, mais j’aurai servi à nettoyer tout ça »
«Au Bayern, tu vois Hoeness, Rummenigge, Guardiola, ah oui c’est fort, mais derrière, tout est carré. Ça marche dans un seul sens, celui de l’intérêt commun. Ici, on doit aller dans le sens des intérêts de l’OM, pas des intérêts personnels. Et des intérêts personnels, il y en a trop dans ce club ! Je le répète, ce n’est pas le seul, et je le comprends. Il y a peut-être des gens qui ont des crédits sur 20 ans, qui sont à l’OM, qui voient des transferts de 15 ou 20 M€, ça peut monter à la tête. Je le comprends, je n’arrive pas d’une autre planète, mais je n’accepte pas de travailler avec des gens comme ça. J’ai le droit. Aujourd’hui, avant même de parler de contrat, je veux donc savoir si on peut travailler correctement, si c’est sain, si on est sûr que chacun veut bosser dans l’intérêt de l’OM. Est-ce qu’on veut le mieux pour le club ?.»
«Peut-être que je ne gagnerai rien avec l’OM, mais j’aurai servi à nettoyer tout ça, à l’améliorer. Avec Pablo, Fabrizio (Ravanelli) et moi, les idées sont là, ce n’est pas ce qui manque. Faut-il pouvoir les mettre en pratique, avoir envie de faire évoluer les choses. Si on n’y arrive pas… On est relativement jeunes et comme je le dis toujours, je suis prêt au combat pour ceux qui veulent combattre et je suis sans doute plus endurant que ceux qui se pensent endurants… Je suis jeune, j’ai 37 ans, s’il faut se bagarrer tous les jours pour.»